Les participants à un panel titré, Défis et opportunités liés à la création d’un système d’alerte précoce pour les pandémies mondialesa averti mardi que nous assistons au démantèlement des programmes essentiels de surveillance des maladies infectieuses, à un moment où le changement climatique entraîne des risques accrus pour la santé publique.
“Toute plate-forme devra inclure des données extérieures à l’épidémiologie traditionnelle de la santé publiqueen particulier sur les changements d’utilisation des terres et de l’eau affectés par le climat », a déclaré Jim Golden, directeur des données de l’Initiative de prévention des pandémies à la Fondation Rockefeller, à un auditoire d’États membres, d’observateurs et d’organisations de la société civile.
Réinitialisation de la ‘philanthropie des données’
Il a appelé pour « philanthropie des données », un concept qui fait référence aux entreprises privées partageant des données pour le bien publicet une nouvelle logistique sur la manière dont ces données sont stockées et partagées de manière « souveraine » et équitable.
La souveraineté des données est liée à la sécurité des données et fait référence à l’idée que les données sont soumises aux lois et aux structures de gouvernance du pays où elles ont été collectées.
“Nous avons besoin d’une nouvelle collaboration numérique mondiale”, a déclaré le Dr Golden. “Un réseau mondial de chercheurs connectés via une plate-forme de science des données open source capable de quantifier, modéliser et finalement résoudre tout problème climatique et sanitaire à n’importe quelle échelle.”
Prenant également la parole lors du panel, Niamh O’Hara, PDG et cofondatrice de la société de technologie de la santé Biotia, a souligné l’importance d’un « système fédéré » de données, en particulier pour la collaboration internationale, où les informations sont connectées et la souveraineté des données a été préservée.
Plus de flux de données
“Tout système d’alerte précoce bénéficie de l’inclusion de la génomique en combinaison avec d’autres flux de données”, a déclaré le Dr O’Hara, tels que l’utilisation des terres et les facteurs climatiques.
Elle a parlé de certains des projets dans lesquels elle est impliquée, parmi lesquels la vérification des excréments d’oiseaux et la surveillance des virus dans les points chauds de migration aviaire au Chili. Elle a également cité la collecte de données sur la co-infection du paludisme et d’autres virus chez les patients, dans les communautés rurales du Nigeria.
Environ 17 % de toutes les maladies infectieuses sont transmises par des vecteurs, ce qui signifie qu’elles transmettent des agents pathogènes entre les humains ou entre les animaux et les humains.
Une telle transmission est exacerbée par le changement climatique et l’utilisation des terresa déclaré Rafael Maciel-de-Freitas, chercheur en santé publique à l’Instituto Oswaldo Cruz, Fiocruz (Brésil) et à l’Institut de médecine tropicale (Allemagne).
Zika au Brésil
Il a souligné la transmission du Zika au Brésil, soupçonné d’avoir été introduit dans le pays en 2013. Plus de 1 700 nouveau-nés ont été diagnostiqués depuis avec le syndrome congénital de Zika.
Bien que les produits chimiques, la pollution ou la malnutrition puissent être des facteurs, le Dr Maciel-de-Freitas a déclaré qu’un système d’alerte précoce pourrait inclure la collecte de données et l’identification des micro-régions avec une incidence plus élevée de cas de Zika et de microcéphalie chez les nouveau-nés – une petitesse anormale du bébé. tête, associée à la maladie.
L’un de ses projets actuels consiste à développer un système d’alerte précoce pour identifier les épidémies de dengue – une autre maladie virale transmise par les moustiques – à la frontière entre l’Argentine et le Paraguay.
Les panélistes ont également discuté des systèmes d’alerte précoce pour les bactéries et la résistance antibactérienne en tant que mesures qui pourraient sauver des millions de vies.
Soojin Jang, responsable du laboratoire de résistance antibactérienne à l’Institut Pasteur de Corée, a déclaré que l’un de ses projets incluait des chercheurs prélevant des échantillons dans les toilettes des hôpitaux, des universités, des marchés et d’autres espaces publics pour rechercher les types d’agents pathogènes présents dans les communautés et, à plus grande échelle. échelle, pour vérifier les niveaux de résistance antibactérienne.
Suivi de la résistance aux antibiotiques
“Cibler la résistance aux antibiotiques peut également bénéficier d’un système d’alerte précoce”, a déclaré le Dr Jang, ajoutant que plusieurs couches de données doivent être incluses, en particulier à partir de sources locales et communautaires.
La préoccupation n’est pas un manque de données, disent les scientifiques. Plus de 5 000 informations sont analysées quotidiennement et interprétées par des analystes du monde entier, selon Maria Almiron, chef d’unité de l’information sur les urgences sanitaires et de l’évaluation des risques au Bureau régional de l’OMS pour les Amériques.
Elle a noté qu’il existe des opportunités pour un système mondial d’alerte précoce pour aider à identifier les futures épidémies et pandémies, ainsi que les défis.
Bien que de nouvelles technologies puissent être utilisées, telles que l’IA, c’est en fin de compte la disponibilité de personnes qualifiées travaillant ensemble qui déterminera la qualité des données, et il pourrait y avoir des obstacles immédiats en raison d’un manque de volonté politique ou d’un financement limité.
Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, lors de sa récente visite en Inde, s’adressant à l’événement Solutions par la solidarité, la durabilité et la science à l’ONU, ICWA.
Confiance et communication
“Dans chaque système d’alerte précoce, la collaboration, la confiance et la communication en temps opportun sont essentielles», le Dr Almiron a appelé à la modernisation du système d’information pour améliorer la qualité et la disponibilité des données.
Le panel était le troisième d’un briefing scientifique d’une journée organisé par le président de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi.
Lors d’autres séances d’information, les États membres ont entendu d’éminents scientifiques et universitaires discuter de l’économie de l’eau, du climat, des conflits et de la coopération.
Depuis son entrée en fonction, le président Kőrösi a déclaré que l’une de ses priorités pour le 77e session de l’Assemblée générale injecterait de la science et des données vérifiées dans l’élaboration des politiques.
L’Assemblée générale a actuellement trois des 16 processus mandatés, ou axes de travail, axés sur la santé. Il s’agit notamment de la préparation à une pandémie, de la couverture sanitaire mondiale et de la tuberculose.
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